Discours de lancement de campagne : Nous voulons le meilleur pour Lyon !
- associationlyonenc
- 11 avr.
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Dernière mise à jour : 13 mai
Discours Nathalie Perrin Gilbert - Lancement de Campagne - Ninkasi Gerland

De l’Etoile au Ninkasi
Je remercie la brasserie du Ninkasi Guillotière de nous accueillir ce matin pour cette rencontre qui pour Lyon en Commun est un temps fort d’entrée en campagne dans le cadre
de l’élection municipale 2026.
Ce n’est pas rien d’entrer en campagne dans cette brasserie qui fut, par le passé, la Brasserie de l’Etoile. Fondée en 1941 dans ce quartier populaire de la Guillotière, la Brasserie de l’Etoile tenue par Antonin Jutard a été le lieu de convergence de citoyens profondément attachés à la laïcité, à la démocratie, aux valeurs de la République. Ce fut le lieu où se retrouvaient sous l’Occupation les membres du mouvement résistant le « Coq Enchaîné ». Créé fin 1941 par des Lyonnais, radicaux, socialistes et syndicalistes, ce mouvement comptera dans l’histoire de la résistance à l’Allemagne Nazie et au régime de Vichy. Alors évidemment nous sommes dans une autre époque. Mais je crois en l’esprit des lieux ! Et je dis qu’il est important pour Lyon en Commun de vous inviter ce matin dans ce lieu qui compte dans l’histoire de notre ville, qui porte dans ses murs les valeurs démocratiques, laïques et républicaines, qui porte dans ses fondations l’idéal de justice et de liberté.
Justice et Liberté !
Les mots de justice et de liberté sont des mots importants. Mais il ne s’agit pas que de mots.
Il s’agit d’un idéal. Cet idéal unit fondamentalement les membres de Lyon en Commun, que
ce soit ses adhérentes et adhérents ou ses élu.es d’arrondissement, municipaux et métropolitains.
Ce n’est pas une tâche facile que d’être attaché à la justice et la liberté. On en paie le prix
parfois, sur le court terme. Alors je tiens à remercier pour leur constance et leur courage :
Malika Haddad-Grosjean, Bertrand Pinoteau et David Souvestre élus sur le 1 er arrdt, Nathalie Carlino élue sur le 2 e arrdt, Nouria Mahmoudi, Nicolas Planchon, Martine Souvignet élus sur le 3 e arrdt, Nadège Borron et Alexandre Chevalier élus sur le 4 e arrdt, Tristan Debray, Bénédicte Draillard et Joanny Merlinc élus sur le 5 e arrdt, Mathieu Azcué, Michèle Le Dily, Pierre Mourier et Angélique Valla élus sur le 8 e arrondissement.
Oui être libre demande du courage et de la constance ! Pourtant c’est cette liberté qui nous garantit de ne dépendre de rien d’autre que de notre idéal démocratique et républicain. C’est cette liberté qui nous préserve de la paresse, de la facilité, des arrangements ou des renoncements. Et c’est notre liberté qui peut vous garantir que nous travaillerons toujours au service de l’intérêt général et au service de notre ville !
Mon propos n’est pas un propos « anti partis » car nous avons besoin de colonne vertébrale. D’ailleurs au sein de Lyon en Commun, certains élus appartiennent parallèlement à une organisation politique que ce soit le Mouvement Républicain et Citoyen (MRC) ou Place Publique (PP). Je remercie aussi, au passage, des militants et élus socialistes et radicaux de gauche pour leur présence. Merci chers Jean-Paul Bret, maire honoraire de Villeurbanne, Jean-Francois Auzal, élu du 8 e arrondissement, Reynald Giacalone, élu à la région Auvergne-Rhône Alpes, Cédric Roussel, pour votre présence parmi nous ce matin. Et j’ose croire que vous n’êtes pas là uniquement parce que vous avez vu de la lumière filtrer à travers les fenêtres ! Sachez que vous êtes les bienvenus. A votre rythme et selon les processus internes à vos organisations politiques.
Mais accordez-moi que pour être une colonne vertébrale indispensable à la vie intellectuelle, politique, sociale et démocratique de notre pays, les partis politiques ne doivent pas avoir pour unique finalité la conquête puis la conservation du pouvoir. Ils doivent redevenir des lieux de socialisation et d’éducation populaire, citoyenne et politique ; ils doivent redevenir des organisations au service d’un projet de transformation sociale et économique.
Pour ma part, je suis une femme qui n’appartient plus à un parti politique. Mais j’appartiens à la gauche et j’appartiens à ma ville. Et je suis au service.
Au service de l’intérêt général
Etre au service de l’intérêt général et du bien commun, Lyon en Commun l’a été, à la Métropole, à la Ville, dans les arrondissements pendant les années qui viennent de s’écouler.
Je ne rentrerai pas dans les détails ici car cela est peu intéressant pour le propos global, mais sachez qu’inlassablement nous avons rappelé au sein de la majorité l’indispensable respect de nos valeurs républicaines, démocratiques et laïques ; la nécessaire considération de tous les Lyonnais et Lyonnaises quels que soient leur arrondissement, leur quartier, leur âge, leur classe sociale, leur genre, leur pays d’origine, leur opinion politique ; la nécessaire considération des corps intermédiaires et constitués.

Durant ces cinq dernières années, Lyon en Commun a voulu être cette porte ouverte sur la société civile organisée, dont nous avons tenté de traduire les préoccupations par des propositions politiques. Et je veux voir dans les témoignages oraux que nous avons entendus ce matin -et je remercie du fond du cœur Edith Oresta, Achiata Djiman, et Lauriane Khelfane- comme dans les témoignages écrits que vous lirez sur notre site internet mis en service ce lundi 14 avril, la trace de ce travail mené durant ces cinq dernières années.
De ce travail, de cette écoute, de nos parcours personnels, professionnels ou militants, de notre colonne vertébrale politique, sont issues nos grandes orientations pour notre métropole, notre ville et nos arrondissements.
Nous travaillons des propositions pour chacun de nos arrondissements, pour la métropole aussi car nous serons candidates et candidats dans plusieurs circonscriptions métropolitaines ! Parce qu’un certain nombre de politiques dépendent beaucoup de la Métropole, je pense au logement, aux déplacements, à la protection de l’enfance, à l’accueil, nous devrons avoir un groupe d’élus à la Métropole pour pouvoir y peser. Mais ce matin, et vous le comprendrez je l’espère pour un lancement de campagne municipale, je me concentrerai sur quelques premières grandes orientations et propositions pour notre ville. Ces propositions demandent encore à être étoffées, confortées, précisées, chiffrées : nous y travaillons et nous vous proposons d’y travailler avec nous.
Ce que je peux vous garantir c’est qu’en cas de victoire à l’élection municipale, et nous ferons tout pour que victoire il y ait, nous serons prêtes et prêts à gouverner démocratiquement la ville. J’ai confiance en nous et je compte sur vous toutes et tous pour nous accompagner !
Que voulons-nous pour Lyon ?
Nous voulons que Lyon soit une ville qui ne se « parisianise » pas, nous voulons que Lyon soit une ville où l’on puisse vivre ensemble. C’est-à-dire une ville où il est possible de se loger, de travailler, de s’instruire ; où nos enfants peuvent grandir en sécurité ; où nos parents peuvent vieillir sans être isolés.
Nous voulons que Lyon soit une ville qui protège : qui protège ses habitantes et habitants, qui protège son sol, son eau, son air, son patrimoine historique, bâti, social, son patrimoine matériel et immatériel. Et aussi son matrimoine, cet héritage légué par des femmes souvent avant-gardistes, courageuses, travailleuses, frondeuses parfois, généreuses toujours ! Et j’en profite pour vous le confirmer, chère Achiata, je créerai une délégation spécifique aux droits des femmes ! Et chère Edith, une délégation à la santé permettra de traiter des questions de santé environnementale, d’inégalités de santé, d’accès au soin, de prévention, d’alimentation, de santé mentale…
Nous voulons que Lyon soit une ville qui travaille, qui produit et qui commerce : cela fait partie de son histoire et elle reste idéalement placée en France et en Europe pour cela. Nous voulons que Lyon soit une ville qui entreprend, qui accompagne ses commerces indépendants, ses artisans, ses petites et moyennes entreprises. Une ville qui rayonne par la
présence de ses créateurs, par la force de son réseau d’économie sociale et solidaire.
Nous voulons que Lyon reste une ville où la vie associative foisonne car d’une part cette vie associative est créatrice d’emplois non délocalisables, et d’autre part parce que cette vie associative constitue un foyer d’innovation sociale et militante, garantit un maillage social et démocratique indispensable au bon fonctionnement de notre ville.
Nous voulons que Lyon soit une ville qui compte sur la scène régionale, nationale et européenne et nous défendrons l’excellence de nos universités et écoles, de nos clubs sportifs, de nos scènes culturelles, de nos événements. L’excellence n’est pas l’élitisme. L’excellence n’est pas le meilleur réservé à quelques-unes et quelques-uns : c’est le meilleur proposé à toutes et tous ! Et oui, nous voulons le meilleur pour Lyon, pour les Lyonnaises et les Lyonnais !
Une nouvelle méthode
Alors, comment allons-nous nous y prendre concrètement ?
D’abord en travaillant beaucoup ! J’aurai en tant que Maire de Lyon cette exigence vis-à-vis de mes adjointes et adjoints. Mon exécutif sera plus resserré ce qui évitera l’éparpillement des délégations et permettra au passage quelques économies de fonctionnement à notre collectivité. Je passerai de 20 adjoints et adjointes actuellement à 16, plus 4 conseillers municipaux délégués (au lieu de 3 actuellement) Et je réfléchis déjà à une organisation efficace en termes de délégations.
Nous mettrons fin aussi à l’éparpillement des initiatives en matière de « démocratie participative », qui est devenue –et je le regrette- un gadget pratique pour les élus mais en réalité un gadget bureaucratique, énergivore et coûteux pour la collectivité et au final peu efficace. A la place, nous nous doterons d’un cadre permanent et intégré au fonctionnement de notre collectivité, avec la mise en place d’un CESEM, autrement dit un Conseil Economique, Social et Environnemental Municipal, avec 4 collèges : entreprises, organisations syndicales, associations, personnalités qualifiées. Ce CESEM aura notamment pour mission d’éclairer l’exécutif municipal sur les enjeux qui se présentent à la ville et d’évaluer les politiques publiques municipales. Nous saisirons le CESEM, en amont du vote du budget annuel de la collectivité, pour recueillir son avis sur les documents budgétaires et les grands choix en matière de fonctionnement comme d’investissement.
Je demanderai aux maires d’arrondissement, parce qu’il s’agit de leur prérogative, de faire vivre la démocratie locale à l’échelle de leur territoire avec la mise en place d’un cadre permanent de dialogue et de travail avec les CIL et les conseils de quartier de l’arrondissement. Je leur demanderai aussi de réfléchir à la manière de mieux associer les citoyens et citoyennes à la compréhension et au fonctionnement de notre système démocratique local, de recueillir leur avis sur un certain nombre de délibérations-cadres en permettant la diffusion en amont de ces textes, avec au final une possibilité pour les mairies d’arrondissement de proposer des amendements avant le vote en conseil municipal. Les conseils d’arrondissement ne seront plus des chambres d’enregistrement, ils participeront à la construction de nos politiques publiques.
Nous ne serons pas dans le gadget mais dans le soutien réel à l’organisation de la société civile, dans l’accompagnement à la citoyenneté. Nous ferons vivre un idéal de démocratie sociale. Et je le dis ici, dans ce lieu dont j’ai rappelé l’histoire tout à l’heure.
Une nouvelle ambition pour l’accueil du jeune enfant et de l’enfant à Lyon
Pour continuer sur les prérogatives de la Ville, je veux dire aujourd’hui que nous aurons une orientation forte sur la question de la Petite Enfance et de l’Enfance, en lien bien-sûr avec l’Etat que ce soit via la Caisse d’Allocations Familiales ou via l’Education Nationale.
D’abord les bâtiments : parce que les travaux prennent toujours du temps, nous engagerons
dès le début du mandat des chantiers prioritaires en matière de restructuration de bâtiments scolaires, des bâtiments qui attendent depuis trop d’années : je pense notamment et par exemple au groupe scolaire Jean de la Fontaine sur le 4 e arrondissement ou à Jean Zay sur le 9 e arrondissement. Je suis prête à faire voter des lignes de crédit d’investissement pour ces groupes scolaires dès les premières semaines du mandat, c’est-à-dire en amont du vote de la programmation pluriannuelle d’investissement de sorte à ne pas perdre de temps car on sait qu’il y a toujours des phases préalables avant le démarrage réel des chantiers. Il faudra anticiper.
En dehors des grandes réhabilitations, je sais qu’il reste à améliorer grandement la réactivité de la ville sur les petits travaux du quotidien dans nos écoles. Je n’ai pas encore la solution mais c’est une question que j’ai identifiée et sur laquelle nous allons travailler dans les semaines et mois à venir pour être prêts à agir dès notre élection.
De même, dès ce mois de mai, c’est-à-dire après les vacances de printemps qui arrivent là, nous ouvrions un cycle de rencontre et de travail sur le temps périscolaire. Je veux évaluer les conséquences de la nouvelle tarification des activités périscolaires, interroger les personnels et les organisations syndicales sur les conditions réelles de travail des équipes permanentes et vacataires, associer également tout le secteur de l’éducation populaire mis à contribution pour cet accueil en périscolaire et parfois fragilisé par l’importance qu’a pris cet accueil dans la vie des centres sociaux comme des MJC.
En matière de petite enfance cette fois, nous ouvrirons aussi dès 2026 une ligne d’investissement pour les travaux dans les crèches associatives qui ont été le parent pauvre du mandat qui vient de s’écouler et elles sont à la peine actuellement. Nous serons à leur côté.
Pour pallier au manque de personnel qui empêche les crèches d’accueillir autant d’enfants qu’elles le pourraient dans leurs locaux, nous mettrons en place un partenariat avec les centres de formation et favoriserons l’accueil de jeunes professionnels en apprentissage. Cela concernera les établissements municipaux mais aussi associatifs que nous accompagnerons par des subventions de fonctionnement pour financer l’accueil d’apprentis.
Nous serons attentifs aussi à l’accueil des enfants porteurs de handicaps visibles et invisibles. Nous devons être aux côtés de leurs familles, nous devons être aux côtés aussi des personnels, des éducateurs, des enseignants. Je proposerai un travail conjoint avec l’Etat sur cette école inclusive que nous voulons toutes et tous mais qui souffre faute de moyens.
Si elle ne veut pas se vider un peu plus de ses familles, et même si elle veut en regagner et c’est pour moi un véritable enjeu d’équilibre social, notre ville doit se doter d’une nouvelle ambition en matière d’accueil du jeune enfant et de l’enfant.
Je pense vraiment qu’il est possible de travailler avec l’Etat et je ne confonds pas un gouvernement dont je ne partage pas les orientations avec les institutions et les services ministériels ou préfectoraux. Le travail ensemble est possible et je pense que la Ville de Lyon a la capacité, en tant que troisième ville de France, à entraîner l’Etat avec elle sur certaines thématiques. Cela suppose à la fois de l’ambition et du dialogue. Cela suppose aussi parfois que la Ville fasse « effet levier » en mettant de l’argent et des propositions sur la table.
La sécurité, un sujet du quotidien
Cet aparté sur le dialogue avec l’Etat me permet de venir à un autre sujet du quotidien : celui de la sécurité, qui n’est pas un sujet tabou et qu’il faut considérer pratiquement. Pour l’aborder efficacement, je le mettrai à mon agenda dès les premières semaines de mon mandat. Et cela démarrera par une remise à plat de nos relations avec la Préfecture et le Ministère de l’Intérieur à ce sujet. Il ne s’agit pas ici de poursuivre un bras de fer dont la ville sort perdante, mais d’instaurer là encore un nouveau dialogue.
Avec l’adjointe ou l’adjoint à la sécurité, nous utiliserons le cadre existant de la stratégie territoriale de sécurité et de prévention de la délinquance. Mais nous ferons en sorte de donner de la réalité à ce cadre d’action. Car aujourd’hui il y a beaucoup de mots, peu de moyens… La politique de la métropole de Lyon qui déshabille totalement certains arrondissements de leur équipe d’éducateurs spécialisés, le peu de chantiers d’insertion que nous avons à proposer aux jeunes, l’isolement de certains chefs d’établissement face à la violence en milieu scolaire, le manque d’effectif et de missions claires pour notre police municipale, les bailleurs sociaux confrontés à des problématiques d’addictions ou de santé mentale… Nous devons prendre tout cela à bras le corps dès les premiers jours du mandat.
Quant aux caméras de vidéosurveillance, je les considère uniquement comme un outil : utile à certains endroits, inutile à d’autres. Là encore l’outil ne doit pas être la solution miracle, il est efficace s’il est placé au bon endroit, au bon moment et s’il est utilisé à bon escient. Et c’est tout. Nous aurons une démarche très pragmatique en la matière, certainement pas de zèle démagogique, coûteux et peu efficace en réalité.
C’est d’une politique avec des objectifs clairs et des moyens humains suffisants dont nous avons, avant tout, besoin.
La culture, un engagement indéfectible
La politique culturelle est aussi une des grandes prérogatives de la ville en termes de compétences. L’engagement de sanctuariser le budget dédié à la culture sera repris car, plus que jamais, des petites compagnies aux institutions, de la création à la diffusion, le secteur culturel dans son ensemble a besoin du soutien indéfectible de la ville de Lyon.
Je ne vais pas en parler aujourd’hui parce que s’y je commence sur la culture à cette heure-ci
nous ne nous retrouverons jamais autour du verre de l’amitié ! Je m’engage donc à y accorder un temps particulier et spécifique très prochainement mais il était important pour moi de dire combien nous serons aux côtés des acteurs culturels.
Bien-sûr il n’y a pas d’argent magique et pour faire tout cela il faudra faire des économies. Je vous parlais d’un exécutif resserré tout à l’heure… Nous serons plus sobres aussi en matière de communication et nous mettrons fin aux recours abusifs à des cabinets-conseils et autres services dont on pourrait se passer. Car enfin, souvent nous finançons des interventions extérieures pour faire un travail que nos services ont déjà fait ou qu’ils pourraient faire. Car je peux vous dire qu’en trente années, j’ai pu constater la qualité de nos services municipaux et j’ai beaucoup de respect pour leur travail.
Les mobilités, un changement de paradigme
Même s’il dépend plus de la Métropole, je vais aborder rapidement le sujet des mobilités, grand dossier de ce mandat écoulé.
Je vous propose d’abord un changement de méthode. Qu’on me comprenne bien : je ne suis pas contre la pratique du vélo en ville, il fallait la développer. De même qu’il fallait limiter, et qu’il faudra limiter, la place de la voiture. Mais toute politique du changement a besoin d’être accompagnée ! Nous ne pouvons pas dire aux Lyonnaises et Lyonnais « débrouillez- vous ! ».
De même nous ne pouvons pas dire aux entreprises qui construisent les lignes de tramway il faut, pour des raisons de timing électoral, que ce soit fini pour 2026 alors « débrouillez-vous » ! Car ce sont les conditions de travail et de sécurité des ouvriers et des équipes qui en pâtissent, c’est aussi la sécurité des passants. Ce constat ce n’est pas moi qui le fait : je me réfère aux quatre visites de contrôle effectuées par l’Inspection du Travail en février et mars derniers sur le chantier du Tram T10 et qui ont mis en évidence de graves dysfonctionnements, y compris dans le traitement de déchets contenant de l’amiante. Tout ceci n’est pas sérieux, ni raisonnable !
De même, nous avons la responsabilité de ne pas faire comme si les multiples travaux dans la ville n’impactaient pas nos entreprises, n’altéraient pas la vitalité de nos commerces de proximité et indépendants, dans la Presqu’Ile bien sûr mais les cœurs de quartier sont aussi concernés partout dans notre ville. J’ai regardé les chiffres de la vacance commerciale. Le taux de vacance commerciale en Presqu’ile est encore inférieur à celui constaté au niveau national et c’est heureux. Mais il n’a cessé d’augmenter durant ces cinq dernières années, cela veut dire que des commerces ferment et que d’autres n’ouvrent pas. Et d’ailleurs tout comme Mathieu Azcué, élu Lyon en Commun de la Métropole de Lyon et président de notre groupe, je n’ai pas voté en mars dernier la hausse de cotisation foncière aux entreprises. Ce n’est pas le moment de faire peser de nouvelles charges sur les petites et moyennes entreprises.
Alors qu’allons-nous faire ? Tout d’abord calmer le jeu. Rassurez-vous, nous ne laisserons pas la ville en chantier avec des tranchées ouvertes partout. Nous finirons les chantiers qui arrivent à leur terme. Parallèlement nous ferons le point avec la Métropole sur ceux qui sont en cours et que nous pouvons modifier en les allégeant peut-être. Et puis surtout, en termes de mobilités, nous n’ouvrirons pas d’autres chantiers lourds immédiatement. Nous allons laisser la ville reprendre son souffle.
Je m’engage aussi à mettre en place un fonds d’urgence pour les commerçants et artisans très impactés par les travaux et menacés de fermeture. Je me suis déjà rapprochée de la CCI avec une proposition de travailler sur la base d’un fonds d’urgence de 3,5 M€ qui ne tombe pas du ciel. 3,5 M€ c’est le montant estimé par l’exécutif actuel des recettes supplémentaires liées à l’extension de la zone du stationnement payant, le contrôle accru et le passage au stationnement payant au mois d’août. Je veux redistribuer cette recette supplémentaire vers le secteur économique indépendant.
Et puis, nous changerons de paradigme. Le vélo ne doit pas être l’unique alternative au déplacement en voiture individuelle. Nous devons réfléchir plus globalement. Nous devons réfléchir intermodalité et donner le choix aux habitantes et habitants d’alterner leurs modes de déplacements et de les combiner entre eux. Cela implique des parcs relais dans la métropole, cela implique plus de bornes de recharge des voitures électriques dans les parkings publics, cela implique un effort sur les cadencements des lignes de transport en commun.
Vous le savez, nous voulons avancer sur la question de la gratuité des transports en commun. La ville de Lyon ne pourra pas le faire seule, elle devra avancer avec la métropole et le Sytral. Et surtout le chemin pour y parvenir ne sera pas facilité par le mandat 2020-2026 durant lequel le Président de la Métropole, Bruno Bernard, a pris la décision d’allotir le marché des transports en commun avec d’un côté la RATP et de l’autre Keolis. Cette division du marché rendra plus complexe la mise en place d’une régie publique des transports en commun et je ne sais pas aujourd’hui si nous pourrons rendre gratuits nos transports en commun durant le mandat qui arrive.
Mais nous travaillerons un chemin vers la gratuité et je m’engage sur un premier point : rendre gratuits les transports en commun pour tous les Lyonnais et Lyonnaises âgés de plus de 65 ans. Nous travaillerons à partir de la carte senior de la ville de Lyon, nous trouverons les moyens techniques et financiers de le faire ! Car nos aînés sont aussi très impactés par les travaux multiples en ville et leurs déplacements ne sont pas aisés. Nous devons donc les accompagner. Nous demanderons au Sytral également la mise en gratuité des transports en commun tous les week-ends du mois de décembre pour « rebooster » l’activité commerciale de la ville avant les fêtes de fin d’année.
L’heure tourne et je vais conclure ! Mais avant je veux vous dire que, de même que pour la culture, nous aurons un temps spécifique au logement car c’est un grand sujet. Il n’est pas normal qu’un couple primo-accédant, dont les deux travaillent, ne puisse acheter son logement. Il n’est pas normal de voir s’allonger les listes des demandeurs de logement social. Il n’est pas normal que pour certains locataires, le montant des charges à payer soit supérieur au niveau du loyer. Il n'est pas admissible que des femmes se retrouvent à la rue avec leur bébé au sortir de la maternité.
Audace et engagement !

Je vais conclure avec une phrase du philosophe Maurice Merleau-Ponty : « Le succès, seul, rend définitivement raisonnable ce qui était d’abord audace et foi ». Nous ne manquons pas d’audace et nous ne manquons pas d’engagement ! Nous avons une méthode et un plan de travail. Nous allons mener campagne à la fois avec sérieux, avec enthousiasme, avec plaisir. Et nous aurons ensemble le succès en 2026 !
Je vais vous faire une confidence : pour rejoindre la brasserie ce matin, je suis arrivée par une petite rue qui est juste à côté, là dans le 3 e arrondissement : la rue de la Victoire ! J’y ai vu un joli signe à partager avec vous ce matin !
Mais disons-le nous : la victoire n’est ni une fin ni un aboutissement. Ce ne sera que le début d’une nouvelle page ouverte pour Lyon, une page que je veux écrire avec vous !
Je vous remercie de votre attention et de votre soutien.
Lyon, le 12 avril 2024
Nathalie Perrin-Gilbert


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