Coup de poker présidentiel : la République au tapis.
- Nathalie Perrin-Gilbert
- 5 sept. 2024
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 20 juin

La rentrée est là. Elle finit toujours par être là. Même après une trêve olympique. Une trêve olympique que certains auraient voulu figer comme un temps éternellement suspendu. Preuve en est, les volontés exprimées de conserver ici la vasque, là les anneaux, témoins brandis d’un pays réconcilié, curieux antidotes à un climat social et politique explosif. Une trêve olympique que le Président de la République aurait voulu étirer comme cette illusion qui le tient d’être encore le maître du jeu. Un jeu qui lui a échappé et qui a placé notre pays au bord de l’abîme.
A l’heure où j’écris ces quelques lignes, un Premier Ministre vient tout juste d’être nommé après cinquante-et-un jours d’attente depuis la démission du gouvernement Attal. Cinquante-et-un jours de gagnés… pour qui ? Pas pour les Français et Françaises dont la participation massive et le vote le 7 juillet dernier exigeaient un changement rapide de gouvernement et d’orientation politique.
La situation inédite que nous traversons interroge sur le rapport au pouvoir. Bien sûr celui d’un Président qui ne veut pas reconnaître sa défaite en nommant un Premier Ministre qui ne remettra pas en cause fondamentalement le bilan des précédents gouvernements depuis 2017. Mais aussi celui d’organisations politiques qui, face à l’absence de majorité, ne se sont pas engagées sur la volonté d’une pratique parlementaire où la délibération l’emporterait sur l’injonction.
La seule injonction qui aurait dû compter était l’injonction citoyenne exprimée massivement dans les urnes, qui confiait aux élus la responsabilité de ne pas laisser notre pays dériver vers l’extrême-droite aux prochaines élections. Le choix de Michel Barnier, nommé Premier Ministre par le Président de la République s’appuyant sur la garantie du Rassemblement National de ne pas le censurer d’office, augure malheureusement de l’inverse.
Ce soir la République française est au tapis.
Lyon, le 5 septembre 2024
Nathalie Perrin-Gilbert,
Lyonnaise et Culottée.




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