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Les femmes à la tribune

  • Nathalie Perrin-Gilbert
  • 13 mars
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : 20 juin

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Chaque 8 mars, la même ferveur, la même détermination. Dans les rues, les manifestations, les assemblées, les femmes marchent, parlent, revendiquent. Cette énergie vient nous rappeler, toujours opportunément, que nos droits ont été de tout temps le fruit de grands combats menés dans la rue, au travail, dans nos foyers, nos écoles, nos tribunaux… Partout.


Il y a des mobilisations massives, il y a aussi des petits pas essentiels pour toucher chacune, là où elle se trouve. Je pense par exemple à cette rencontre, organisée samedi 8 mars dernier, par la librairie croix-roussienne et indépendante Vivement Dimanche. Dans la salle comble de la librairie, Géraldine Kosiak, artiste et enseignante, a présenté son dernier ouvrage La Vierge, la Diva et la Rebelle. Un ouvrage en forme de recueil de dessins au trait fin, qui illustrent des siècles d’assignations et d’étiquettes collées aux femmes. Un ouvrage avec juste quelques mots, pour mieux les dénoncer, ces mots qui enferment, réduisent et perpétuent une vision de la femme bien éloignée de celle que nous constatons chaque jour dès lors que nous ouvrons les yeux sur la force des combats menés dans toutes les sphères de la société, dans tous les milieux. Un ouvrage qui plus est préfacé par une autre femme, libre, Brigitte Giraud, écrivaine dont le talent a été souligné par la remise du Prix Goncourt en 2022.


Toujours à Lyon, ce soir, douze femmes seront mises à l’honneur, par d’autres femmes. Douze femmes, dont j’ai le plaisir de faire partie, qui illustrent la diversité des parcours et des engagements possibles. Douze femmes, parmi d’autres, réunies par l’Equipe « des Lyonnes » engagées elles aussi avec force et conviction pour faire bouger les lignes et donner la parole aux femmes. A toutes les femmes.


Malgré des avancées bien réelles, un grand défi s’impose à nous : celui de l'unité. Trop souvent, le féminisme se divise, se fragmente, piégé dans des querelles, des clivages politiques et culturels qui n'ont rien à voir avec l’essence du combat féministe contre toute forme de domination, d’exclusion ou de discrimination. Si les luttes sont multiples, n’oublions jamais qu’elles ont une racine commune : refuser de voir la moitié de l’humanité reléguée au second plan et bâtir un monde où les femmes et les hommes disposent réellement des mêmes droits.


Les vents contraires sont forts. De l'autre côté de l'Atlantique, par exemple, où les droits des femmes et des minorités sont remis en cause avec brutalité. Rien n'est jamais acquis et nous le savons. Notre responsabilité en est d’autant plus grande, quand nous le pouvons, de porter nos voix haut et fort pour refuser les concessions sur nos libertés.


Olympe de Gouges écrivait en 1791 : « La femme a le droit de monter à l’échafaud, elle doit avoir également celui de monter à la tribune. » Plus de deux siècles plus tard, le combat continue et je veux exprimer toute ma reconnaissance, ma gratitude et mon respect à toutes celles et ceux qui jamais ne baissent la garde, que ce soit dans l’ombre ou la lumière.


Lyon, le 13 mars 2025

Nathalie Perrin-Gilbert

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