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Au nom de la loi

  • Nathalie Perrin-Gilbert
  • 6 févr.
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : 20 juin

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Après cinq mois de détention au Danemark, Paul Watson est arrivé en France, libéré et libre, le 20 décembre dernier. Il était à Lyon hier pour une rencontre avec les lecteurs et lectrices du journal Le Progrès organisée dans les locaux du quotidien lyonnais. Une conférence grand public a suivi dans la soirée, organisée par la faculté de Droit de l’université Jean Moulin – Lyon 3, durant laquelle Paul Watson n’a pas manqué de remercier de nouveau les autorités françaises pour leur soutien actif pendant sa détention.


Pour rappel, le fondateur de Sea Shepherd avait été arrêté le 21 juillet dernier au Groenland et incarcéré provisoirement dans l’attente d’une extradition vers le Japon après la relance d’une notice rouge d’Interpol. Mais qu’est-ce qu’une notice rouge ? C’est un avis de recherche international publié par Interpol à la demande d’un pays membre (ici le Japon), qui vise à alerter les autorités de police du monde entier afin de localiser une personne fugitive et procéder à son arrestation provisoire. Elle est fondée sur un mandat d’arrêt délivré par les autorités compétentes du pays à l’origine de la demande.


Le problème avec Paul Watson est qu’il n’agit pas contre la loi. Au contraire, il agit contre des intérêts privés et lucratifs au nom de la loi dont il demande l’application, dénonçant au passage le manque de volonté politique des pays à appliquer des conventions, décrets, et autres règlements internationaux dont ils sont pourtant signataires. Parce qu’elles sont des opérations « coup-de-poing » (mais toujours sans violence contre les personnes), ces actions sont très médiatiques et parlent à l’opinion publique. Menées au nom de la protection d’un bien commun, nos océans et leur écosystème, elles parlent au cœur des gens.


Le problème avec Paul Watson est qu’il n’a jamais été, non plus, un fugitif. Il ne se cache pas. Ses avocats ont d’ailleurs annoncé leur intention d’attaquer le mandat d’arrêt japonais et la fameuse notice rouge. Le Capitaine entend, et il l’a confirmé hier soir lors de sa venue à l’université, en découdre légalement avec Interpol… dont le siège se trouve, depuis 1989, à Lyon. Faut-il y voir une raison supplémentaire de la venue dans notre ville hier du militant écologiste ?


Lyon se veut depuis 2020 une capitale de l’écologie. Lyon décerne également chaque année le titre de citoyen ou citoyenne d’honneur à quelques personnalités pour leur engagement remarquable. Alors sans doute faut-il se poser la question de faire de Paul Watson, à l’instar de la ville de Paris récemment, un citoyen d’honneur lyonnais. Dans la ville où siège Interpol, sans doute cela aurait-il du sens…


Lyon, le 6 février 2025

Nathalie Perrin-Gilbert

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